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Writer's pictureCathline Smoos

Consentir pour mieux jouir

Voilà plusieurs mois, qu’on s’intéresse au harcèlement de rue, aux agressions sexuelles, et même à l’égalité homme-femme, bref en ce moment J’HALLUCINE, on découvre que les pommes de terre ne sont pas des pommes, que la terre est ronde, bref c’est le printemps et ça sent bon, espérons que ça dure un peu plus longtemps qu’une saison.


Mais le problème dans tout ça c’est que j’ai quand même un petit sentiment de « tu veux sentir mon doigt » derrière ces jolies promesses, cette odeur à laquelle je ne m’attendais pas c’est « La liberté d’importuner », « On ne peut plus draguer », « encore un truc de féministe », « Bientôt va falloir signer un contrat pour une levrette ! »


Vous ne nous prendriez pas un peu pour des pigeons les « As de la rhétorique » ? Créer un flou entre drague et harcèlement n’est-il pas un peu nous prendre pour des idiots ?


Commençons par le début… Consentir


Consentir, vient de la langue du Fe « Confonsenfentifirefe », et est décomposable de cette manière CON étant synonyme des parties génitales féminines et sentir du latin sentire « percevoir par les sens », ou renifler pour d’autres, et donc le NON CONSENTIR, signifie « Ne pas sentir sa schnek », CQFD.


Tu crois que je te prends pour un abruti ? Pas du tout, je n’oserais jamais, pas comme ceux qui essayent de transformer un mot très simple en un concept d’une complexité à faire retourner S.Hawking (RIP) dans sa tombe.


Bon après il y a toujours le dico, mais apparemment plus personne ne l’achète depuis que Julien est parti, mais au cas où je te mets quand même la définition si tu veux briller en société :

Consentement nom masculin, (de consentir) Le consentement est le fait de se prononcer en faveur de l’accomplissement d’un projet ou d’un acte.

Cette définition est composée des termes suivants :


  • « Se prononcer » impliquant que la personne concernée a effectué une action justifiant un accord. On ne peut donc pas prononcer à la place de.

  • « En faveur de » terme ô combien mélioratif, synonyme de privilège. On ne devrait donc pas pouvoir consentir sans être en faveur de ce consentement.

  • "Accomplissement", réaliser quelque chose qui nous permette par la même occasion de nous réaliser. On ne peut pas (ou difficilement) accomplir quelque chose que l’on ne souhaite pas.



Un peu moins de « dis camion » un peu plus de séduction !


Pour que les choses soient un peu plus claires le site « Paye Ta schnek » a eu la brillante idée de diffuser un tableau, afin de nous/ vous aider à distinguer la drague du harcèlement. Par pure gentillesse je vous le glisse, là comme ça, comme une main sous la jupe à l’heure de pointe.


En général, dans ce qui différencie la drague du harcèlement c’est tout simplement l’objectif :


Drague : j’apprécie la personne en face et j’ai de la considération et du respect, je souhaite donc lui notifier mon envie d’apprendre à mieux la/le connaître, mais je ne veux pas la faire fuir ou créer un sentiment de malaise.

C’est « l’autre » qui m’intéresse et je cherche à lui plaire. 


Harcèlement : je veux la/le faire chier, je cherche justement l’inconfort de la personne pour de mon côté ressentir de la jouissance, j’aime le malaise qu’il/elle ressent et je m’en nourris, je suis donc en général insistant, j’ai des propos et un comportement déplacé.

C’est « moi » qui m’intéresse et je cherche à me plaire par le biais de quelqu’un. 



Les meilleurs amis du harcèlement ?


Chez les victimes


Le politiquement correct : nous sommes trop aimable, et en général nous n’osons pas affirmer violemment notre opposition, le terme violent est en effet important car il n’y a bien souvent que les « harceleurs » qui font semblant de ne pas comprendre, puisqu’ils se nourrissent  de cette gêne. Notre cerveau social, notre raison prend le dessus sur notre centre instinctif qui lui bouillonne de l’intérieur et nous envoi des signaux (transpiration, balbutiements, augmentation du rythme cardiaque, rougeur, tremblement).


L’immobilisme : L’immobilité tonique est un reflex involontaire, une technique de défense secondaire et passive ayant pour but d’échapper à un prédateur ou à une menace potentielle, que l’on retrouve chez plus de 20 espèces (oiseaux, poissons, etc), cela permet en parti de réduire l’attention de l’agresseur sur sa proie, de diminuer le rythme cardiaque pour s’économiser en vue d’une potentielle fuite.


Chez les témoins de la scène


L’effet du témoin, ou la diffusion de responsabilité


C’est un phénomène contre-intuitif bien connu de la psychologie sociale, où le comportement d’aide des témoins à une scène de violence ou harcèlement est inhibé par l’effet de groupe, en gros plus il y a de témoins moins tu as de chance d’obtenir de l’aide.


Mais pourquoi ?


Il y a plusieurs explications à ce comportement d’inhibition, tout d’abord par un processus de « dilution de la responsabilité », c’est en gros le « vas-y toi en premier », et donc plus il y a de monde plus ce phénomène est important. Mais aussi par ce qu’on appelle la désindividuation qui est un état psychologique qui se caractérise par un affaiblissement de la conscience de soi.  Plus le groupe est grand plus nous pouvons nous fondre dans la masse, et nous anonymiser. De fait, cela entraîne une levée des interdits (ce qu’on retrouve par exemple dans les grandes manifestations avec les « casseurs ») mais aussi l’abandon des valeurs personnelles, entre autre celle de porter secours à autrui.


Le traitement de l’information par notre cerveau  


Le fait de ne pas être concerné ou peu par le harcèlement, nous pousse a ne pas traiter les informations qui pourraient nous mettre en alerte sur cette problématique. Au même titre, qu’il est difficile de percevoir le racisme ordinaire lorsque l’on n’est pas d’origine étrangère. En résumé ce n’est pas parce qu’on ne voit pas que ça n’existe pas, d’où l’intérêt de se baser sur des recherches scientifiques, des chiffres pour prendre conscience de l’ampleur d’un phénomène qui nous échappe. A bon entendeur.


Le consentement dans la loi, une nécessité pour un monde plus juste


La question de l’inscription de l’expression claire du consentement pour les rapports sexuels, est évidemment la conséquence des biais de jugements dans le traitement des plaintes, la fameuse défense « elle ne m’a pas dit non », « je pensais qu’elle était d’accord ». Ce n’est pas pour vous/nous punir mais bien pour nous protéger, puisque pour l’instant le bon sens ne suffit pas, et donc que cette inscription dans la loi est importante.


Finalement en tant qu’hommes, cela vous permettra d’être sûrs de ne pas blesser quelqu’un, plus de doute possible. Et pour vous les femmes, cela vous permettra de vous protéger comme l’effet du politiquement correcte. Lorsque l'on jouit, lorsque l'on en a envie finalement ce n’est pas très difficile de dire OUI, que cela soit verbalement par l’expression de son plaisir ou par un comportement positif et initiateur dans le début d’une partie de jambes en l’air.


Finalement, nous pourrions résumer les problématiques actuelles par « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse », il s’agit principalement d’un bon sens et si le votre n’est pas assez développé alors je vous invite à travailler celui-ci à la manière d’un œnologue.


Grâce à nous tous, peut-être qu’un jour les femmes n’auront pas à faire des combos Accras de morue-Vodka Redbull pour être sûres de ne pas se faire harceler en soirée, la promesse d’une nouvelle aire ?


Ils baisèrent heureux et eurent beaucoup d’amants.



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